Trophée augustéen
Musée archéologique départemental
Saint-Bertrand-de-Comminges, France
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🇫🇷

Fig. 1 – Les éléments du trophée augustéen
Coll. Musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges
© K. Schenck-David
Texte : l’équipe du musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges.
Le Musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges a été créé en 1985 par le Conseil général de la Haute-Garonne. Dépositaire de l’ensemble des objets issus des fouilles qui ont été menées à Lugdunum, chef-lieu de la cité des Convènes (le Comminges moderne) depuis 1920, le musée a pour vocation d’en promouvoir l’étude et la mise en valeur.
Le trophée de Saint-Bertrand-de-Comminges est une exceptionnelle composition de mannequins d’armes, de captives et de captifs sculptés en ronde-bosse. Il fut élevé vers 16 avant notre ère, après les victoires d’Auguste sur les Aquitains en Gaule, les Cantabres et les Astures en Espagne. Édifié au moment où l’empereur entreprenait la réorganisation administrative des Gaules, il témoigne à la fois de l’une des périodes importantes de l’histoire des Gaules et de la vie de la cité des Convènes. Les 134 fragments qui le composent furent découverts en 1926 et en 1931 (fig. 1).
Le monument est formé de trois groupes triomphaux : un trophée naval et deux terrestres. Le trophée naval (fig. 2) associe une proue de navire fendant les flots, une tritonesse qui soutient le globe céleste sur lequel est posé un aigle enserrant le foudre de Jupiter et un arbre d’appui. Ce premier groupe célèbrerait la victoire d’Octave, futur Auguste, sur la flotte d’Antoine et Cléopâtre lors la bataille d’Actium en 31 avant notre ère. Deux trophées terrestres (fig. 3) accompagnent le trophée naval. Ils sont composés chacun de manière identique de deux statues, une captive et un captif (fig. 4), placées de part et d’autre d’un tronc d’arbre sur lequel était fixé un mannequin revêtu d’un rhéno (manteau de fourrure) et chargé d’armes. La captive qui porte au cou un torque (collier gaulois en métal) symboliserait la Gaule vaincue. La seconde captive serait, par voisinage, une allégorie de l’Espagne vaincue (fig. 5).
Installé au centre d’une ville qui entamait son développement, ce monument commémoratif est hautement symbolique. Il devait s’imposer au regard des Convènes, perpétuant le souvenir des dernières campagnes militaires romaines menées de part et d’autre des Pyrénées et célébrant la puissance et le pouvoir de Rome sur terre et sur mer.

Fig. 2 – Le trophée naval
Coll. Musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges
© K. Schenck-David

Fig. 3 – Les deux trophées terrestres
Coll. Musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges
© K. Schenck-David

Fig. 4 – Captif gaulois
Coll. Musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges
© K. Schenck-David

Fig. 5 – Captive hispanique
Coll. Musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges
© K. Schenck-David
