BALADE À LONDRES # 37

… où il est question des Indes et des Antilles, de Palladio et de Vitruve, de Piranèse et de Vernet.

Si vous passez par Bexley et que vous avez un moment à perdre, arrêtez-vous à Danson House.

C’est un petit bijou d’architecture palladienne, faisant écho, en moins somptueux, à Chiswick House, de l’autre côté de l’agglomération londonienne.

Après la mort de John Boyd en 1800, la demeure passe à son fils, un autre John Boyd. Ruiné, il doit se défaire du domaine cinq ans plus tard. Il est acquis par un certain John Johnston (1745-1828), qui faisait également affaire avec les Indes occidentales. Sa veuve, Anna, y reste jusqu’à sa mort, en 1860. Avant la mise en vente, leur fille Sarah réalise des aquarelles des intérieurs, qui permettent de retrouver le décor d’alors. En 1862, Danson House devient la propriété d’Alfred Bean (1823-1890), enrichi grâce au développement des canaux et des chemins de fer. Après la mort de son épouse en 1921, la demeure est mise en vente, et acquise par le municipalité de Bexley en 1923. Au fil des années, Danson House se dégrade, jusqu’à être considéré à la fin du XXe siècle par English Heritage comme « the most significant building at risk ». Un accord permet à l’institution de louer Danson House pour procéder à son sauvetage et à sa restauration. Une fois la tâche terminée, en 2004, la location est transférée au Bexley Heritage Trust, chargé de maintenir la plus charmante villa palladienne de l’Est londonien. C’est la reine Elisabeth II qui inaugure le nouveau musée l’année suivante. Depuis, Danson House a été « malheureusement » (?) confiée au Kent County Council et sert de Register Office pour la municipalité de Bexley. Les jolis salons sont désormais encombrés des chaises utilisées pour les mariages et autres célébrations, tandis qu’il n’est plus possible d’accéder à l’étage des chambres, transformées en bureaux… Avant peut-être une nouvelle renaissance ?

A lire :
Bexley Heritage Trust, Danson House, Londres, Jarrold Publishing, 2006.