Le Trésor de la cathédrale Saint-Paul de Liège
Liège, Belgique
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Salle de l’Écolâtre © Trésor de Liège
Textes : Alexandre Alvarez, attaché scientifique, Trésor de Liège.
Selon la légende, le lieu de construction de cette église fut indiqué, au Xe siècle, à l’évêque Éracle par la présence de neige en été. Du XIIIe au XVIe siècle, elle fut reconstruite dans le style gothique. Cependant, la tour était encore inachevée lorsque, suite à la Révolution, les chanoines en furent chassés. Après le Concordat de 1801, Liège avait besoin d’une nouvelle cathédrale. En effet, la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert n’était plus qu’un vaste champ de ruines depuis qu’en 1793 des révolutionnaires avaient voté sa destruction. Le choix se porta alors sur Saint-Paul qui fut élevée au rang de cathédrale en 1803. Pour marquer la filiation entre les deux églises, la partie supérieure de la tour, édifiée en 1811, s’inspire de celle de la cathédrale disparue. Enfin, de nombreux biens provenant de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert, comme le carillon ou une partie du trésor, ont trouvé refuge dans l’actuelle cathédrale. Restaurée à plusieurs reprises, la cathédrale Saint-Paul continue à être embellie.
Autour du cloître de la cathédrale, entièrement rénové et parfaitement intégré, le Trésor de la cathédrale de Liège présente un patrimoine exceptionnel de visite à travers l’art et l’histoire de l’ancienne Principauté de Liège : orfèvreries, ivoires, manuscrits, sculptures, peintures et collections de textiles.

La cathédrale vue du jardin du cloitre © Trésor de Liège

La nef et le chœur de la cathédrale © Trésor de Liège

Salle du Coûtre, Trésor de Liège © Trésor de Liège

Salle du Doyen, Trésor de Liège © Trésor de Liège
Une sélection de trésors du Trésor de la cathédrale de Liège
Le buste-reliquaire de saint Lambert

Buste-reliquaire de saint Lambert © Trésor de Liège
Réalisé entre 1508 et 1512 à Aix-la-Chapelle, dans l’atelier de l’orfèvre Hans Von Reutlingen, le buste-reliquaire de saint Lambert a été créé sur demande du prince-évêque Érard de la Marck.
Lourde de ses 80-90 kg, l’œuvre était autrefois promenée en procession dans les rues de Liège. Mais par-dessus tout, sa taille d’1m60 fait de ce buste-reliquaire le plus grand encore conservé pour le XVIe siècle. On y dénombre plus de quatre cents pierres précieuses et semi-précieuses.
La partie supérieure du crâne de saint Lambert est dissimulée sous la mitre de l’évêque, tandis que la partie inférieure de l’œuvre rassemble plusieurs scènes liées à la vie de celui-ci : les miracles de l’enfance, l’exil à l’abbaye de Stavelot, l’assassinat, le châtiment des meurtriers, les miracles permettant la canonisation, et la dévotion des fidèles.
Au cours de la Révolution, le buste-reliquaire de saint Lambert fut sauvé in extremis de la destruction grâce à l’intervention de Napoléon Bonaparte.
Le reliquaire de Charles le Téméraire

Reliquaire de Charles le Téméraire © Trésor de Liège
(cette illustration et les suivantes)
Offert en 1471 par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire à la cathédrale Saint-Lambert de Liège, ce reliquaire réalisé à Lille dans les ateliers de Gérard Loyet est une œuvre majeure du patrimoine national belge.
Sur un socle décoré de rinceaux et de briquets de Bourgogne sont placées deux figures dorées représentant saint Georges – reconnaissable au dragon enroulé autour de sa jambe – et Charles le Téméraire agenouillé sur un coussin d’une incroyable finesse. Tel un nouveau saint Georges, Charles, en armure, portant le collier de la Toison d’Or, tient en mains un reliquaire qui contient une relique de saint Lambert.
Cette œuvre constituée d’or, de vermeil et d’émaux rappelle le tragique Sac de Liège de 1468, au cours duquel les soldats du Téméraire ont incendié la ville, lui offrant bien plus tard son surnom de « Cité Ardente ».



La clé-reliquaire de saint Hubert

Clé-reliquaire de saint Hubert © Trésor de Liège
Attestée dès le XIIIe siècle dans les chroniques de Gilles d’Orval, la clé-reliquaire de saint Hubert est une œuvre majeure du patrimoine liégeois. Sa poignée contient un fragment des chaînes de saint Pierre datant du VIIIe siècle. C’est le pape Serge Ier qui, assistant en songe à la mort de l’évêque Lambert, aurait offert cette relique à saint Hubert afin qu’il prenne la succession de l’évêque martyrisé à Liège.
La poignée est ornée d’une symbolique particulièrement riche. On y trouve le Christ en majesté dans la partie inférieure, tandis que la partie supérieure présente saint Pierre avec les clefs du paradis. Cette iconographie souligne l’idée selon laquelle Jésus s’est appuyé sur Pierre pour fonder l’église universelle, comme le pape Serge Ier s’appuie désormais sur Hubert pour fonder l’église locale de Liège.
On trouve encore sur cette poignée une représentation de l’arbre de vie défendu par des félins, à mettre en rapport avec les clefs de saint Pierre ouvrant les portes du paradis. Et donc également avec la Clé-reliquaire de saint Hubert.
Celle-ci était autrefois conservée dans la collégiale Saint-Pierre de Liège, détruite en 1811. Elle fut ensuite transférée en la collégiale Sainte-Croix, avant d’être mise en dépôt au Trésor.
Elle constitue – avec la Clé de saint Servais conservée à Maastricht – l’un des rares exemples de clé-reliquaire de ce type encore conservé en Europe. L’œuvre liégeoise se distingue cependant par son alliage métallique qui donne lieu à un joli tintement sonore lorsque la limaille de saint Pierre vient cogner les parois de la poignée dans laquelle elle est conservée.
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