EXPOSITION #01 / 03

ŒUVRE # 3
LUCK OF EDENHALL
Dr James Robinson
Directeur du département des arts décoratifs et de la sculpture
Victoria and Albert Museum
Commissaire de l’exposition

Luck of Edenhall
Égypte ou Syrie, vers 1350. Verre émaillé et doré. H. 15,8 cm ; D. 11,1 cm.
Victoria and Albert Museum, C.1-1959.
Image © Victoria and Albert Museum, London

Note : 5 sur 5.


Le Luck of Edenhall a été fabriqué en Égypte ou en Syrie vers 1350. Son voyage vers l’Angleterre n’est pas documenté mais il est enregistré, sous le nom qu’on lui connaît actuellement, dans un testament de 1677, alors qu’il appartenait à la famille Musgrave, à Eden Hall près de Penrith, dans le comté de Cumbria. Il nous est parvenu avec son étui en cuir bouilli, un cuir durci souvent utilisé comme protection dans les tournois et les batailles. De la fin du XIVe siècle ou du début du XVe siècle, l’étui a été expressément fabriqué pour protéger le gobelet. Décoré par repoussage de motifs variés dont des rinceaux de trèfles, il porte sur son couvercle le monogramme sacré IHS, contraction du nom grec de Jésus, largement invoqué comme charme amulétique au Moyen Âge. Le gobelet lui-même était considéré comme ayant des propriétés talismaniques, et le nom de Luck (chance) qui lui a été donné renvoie à cette mystérieuse magie.
De proportions élégantes, il est d’une forme assez habituelle, avec une base étroite s’élargissant progressivement jusqu’à un col évasé, un corps décoré d’arcs entrecroisés et d’arabesques végétales, peints dans un éblouissant émail rouge, blanc, vert et bleu. Les motifs ont reçu un trait de contour à l’or appliqué après émaillage. L’attrait de ce type de verre sur le marché du luxe s’explique, certes, par son indéniable qualité esthétique, mais aussi par l’extrême habileté technique requise pour sa fabrication. »

Note : 5 sur 5.