EXPOSITION # 43

🇫🇷

Note : 5 sur 5.

Paris, capitale de la perle

Qui ne connaît la perle, recherchée depuis la haute Antiquité et source d’inspiration des plus grands joailliers modernes ? Mais qui sait qu’elle fut au cœur d’un intense commerce entre le golfe Arabo-Persique et la France entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle ? Qui surtout se souvient qu’elle fut pendant des décennies au cœur de l’industrie du luxe et de la culture parisienne ? C’est l’histoire oubliée d’une incroyable aventure artistique, commerciale et humaine que conte l’exposition « Paris, capitale de la perle », organisée par L’École des Arts Joailliers du 21 novembre 2024 au 1er juin 2025.

De la fin des années 1860 à la fin des années 1930, période correspondant en France au régime de la IIIe République, une majorité des perles pêchées dans le Golfe ont été progressivement acheminées en France, vendues à Paris et montées par les plus prestigieux joailliers de la place Vendôme. Les livres de comptes, les télégrammes, les documents d’archives et les photographies de l’époque disent l’ampleur de ce commerce. Des routes terrestres, maritimes puis aériennes ont été ouvertes, de grandes figures ont émergé tant dans le Golfe qu’en France, des fortunes se sont construites et le négoce de la perle a été à l’origine d’un essor économique sans précédent. Au gré du développement de nouvelles routes commerciales, des liens se sont tissés entre les hommes et les cultures, de la « côte des perles », comme on appelait alors les pays du Golfe, à la France du premier tiers du XXe siècle.

Outre la célébration de près d’un siècle d’histoire commune, cette exposition entend montrer dans quelle mesure tant la perle fine que la perle de culture, arrivée en France dans les années 1920, ont su inspirer non seulement les joailliers parisiens mais également les artistes au sens large. Tous semblent en effet avoir été poussés par une même « perlomanie », et ce quel que soit leur mode d’expression artistique, de l’opéra au cinéma en passant par la peinture, la photographie, l’affiche ou les illustrés, au point de faire de la perle l’une des formes symboliques des Années folles.

Se proposant enfin de percer les derniers mystères du biominéral qu’est la perle, cette exposition se situe au croisement de l’histoire, de l’art et de la science ; cette vision large de la connaissance est au cœur des missions de L’École des Arts Joailliers.

L’exposition « Paris, capitale de la perle » présente près de 100 pièces de joaillerie et une cinquantaine de dessins et documents iconographiques provenant d’une vingtaine de prêteurs parmi les plus prestigieux, tels le Musée des Arts Décoratifs de Paris, le Petit Palais, les collections patrimoniales des Maisons Van Cleef & Arpels, Cartier et Fred, ou encore l’exceptionnelle collection privée Albion Art.

Note : 5 sur 5.

UNE SÉLECTION D’ŒUVRES

NB. : les textes sont extraits du tiré-à-part de Beaux-Arts Magazine.

Note : 5 sur 5.

Le Collier Gourdji

Collier Gourdji
Perles fines, fermoir avec diamants
Collection Faerber © Katharina Faerber

Le rang de perles est un classique de la joaillerie. La perle peut se suffire a elle-même et, montée sobrement sur un fil, associée à d’autres de même taille ou de taille légèrement différente (on parle de collier en chute), elle offre une élégance tout en épuré au cou qui arbore ce type de collier. La composition de tels bijoux ne se faisait toutefois pas en un claquement de doigt. Il fallait parfois plusieurs années pour obtenir une association parfaite en termes de taille et de couleur.

Note : 5 sur 5.

Le nécessaire de Van Cleef & Arpels

Van Cleef & Arpels, Nécessaire, vers 1925
Or jaune, perles, émail, diamants
© Collection Van Cleef & Arpels

Les Années folles ont été l’écrin de toutes les audaces. Les accessoires se sont fait bijoux, sans que le bijou devienne accessoire. Van Cleef & Arpels propose dans les années 1920 des collections d’objets où les semences de perles ont aussi trouvé usage. Assemblées en de nombreux brins, tressées, elles composent des pompons portés en sautoir et de petits sacs de soirée. Pour compléter la panoplie de l’élégante, le nécessaire à maquillage glissé dans le sac joue du contraste entre émail noir et petites perles nacrées en pavage.

Note : 5 sur 5.

Le clip Masque

René Boivin, Clip de revers Masque, vers 1910 – 1915
Perles fines, or
© La Galerie parisienne

Certains joailliers ont marqué la profession par des créations singulières. René Boivin fait partie de ce panthéon des collectionneurs et amateurs de bijoux hors norme. Avec lui, le bijou est devenu œuvre d’art, embrassant les codes de l’Art nouveau. La perle se fond dans des compositions naturalistes, devient chevelure d’un masque porté en broche.

Note : 5 sur 5.

INFORMATIONS PRATIQUES

Quoi ?
Paris, capitale de la perle
Cette exposition est organisée par L’École des Arts Joailliers, avec le soutien de Van Cleef & Arpels.
Commissariat : Olivier Segura, Gemmologue et Directeur de L’École des Arts Joailliers Asie-Pacifique, et Léonard Pouy, Docteur en Histoire de l’art et Responsable Contenus et Transmission à L’École des Arts Joailliers.

Comment ?
Des visites guidées gratuites sont organisées pour les adultes et les enfants et peuvent être réservées en suivant le lien figurant ci-dessus.
Par ailleurs, L’École des Arts Joailliers a publié un catalogue bilingue français-anglais, co-édité avec les Éditions Norma, et dirigé par Léonard Pouy (240 pages, 42 euros).