Made in Germany
Musée des beaux-arts et d’archéologie, Besançon
4 mai – 23 septembre 2024
www.mbaa.besancon.fr
🇫🇷

PRÉSENTATION
Extraits du dossier de presse
Made in Germany
Peintures germaniques des collections françaises (1500-1550).
Du 4 mai au 23 septembre 2024, le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon présente une exposition ambitieuse dédiée aux peintures germaniques de la Renaissance issues des collections publiques françaises. Deux autres volets de l’exposition, consacrés pour l’un aux peintures germaniques du Rhin supérieur (XIVe-XVIe siècles) et pour l’autre à celles du saint empire romain germanique (XVe-XVIe siècles), prennent place simultanément au musée Unterlinden de Colmar et au musée des Beaux-Arts de Dijon.
Le musée de Besançon traite de la peinture germanique de la Renaissance en lien avec ses collections. En effet, du fait de son histoire – puisque la Franche-Comté fut rattachée au Saint-Empire du XIe au XIIIe siècle puis de 1493 à 1678 – Besançon conserve aujourd’hui un ensemble significatif d’œuvres, tant pour la peinture que pour les arts graphiques, grâce aux donations successives faites à la ville. Interrogeant les notions de frontières, géographiques mais aussi symboliques entre les sphères du privé, du public et du religieux, l’exposition présentera non seulement des œuvres des grands maîtres mais aussi d’anonymes, mystères encore manifestes de ces siècles passés, où tous travaillaient en ateliers, en corporations, en réseaux. Cette exposition a été pensée et conçue pour permettre le partage de ces connaissances avec des publics variés.
L’exposition du musée de Besançon présente 70 œuvres de la Renaissance germanique. Ce corpus resserré et exigeant met en valeur l’ensemble exceptionnel de peintures de Lucas Cranach (1472-1553), léguées par Jean Gigoux (1806-1894) et qui constituent des chefs-d’œuvre des collections bisontines. Les publics habitués du musée ont l’occasion de les retrouver dans un accrochage différent et sous un prisme renouvelé. Le parcours laisse une large place à des prêts d’institutions partenaires : la Bibliothèque Nationale de France, le musée du Louvre, le Petit-Palais, le château de Versailles, le musée Marmottan, ainsi que de nombreux établissements en région comme les musées des Beaux-Arts de Nancy, Dunkerque, Lyon, Strasbourg, Autun, Grenoble, Nîmes, le Palais des Beaux-Arts de Lille, le musée Fabre de Montpellier, le musée Unterlinden de Colmar, la fondation Bemberg de Toulouse, la Ville de la Fère, le musée Joseph Déchelette de Roanne, le musée de la Chartreuse de Douai, le musée Calvet d’Avignon, le musée d’Arts et d’histoire de Chaumont, l’abbaye de Chaalis, l’église Saint-Maurice d’Usson et la bibliothèque municipale de Besançon.
L’exposition s’articule en quatre sections et un épilogue : « Le portrait, vitrine de la société », « Tradition médiévale ou tendance Renaissance ? », « La griffe Cranach », « Albrecht Dürer, l’icône du temps », « Sur mesure : le livre de prière de Maximilien Ier ».
Musée des beaux-arts de Dijon – Musée Unterlinden de Colmar
UNE SÉLECTION D’ŒUVRES
Présentées par les commissaires de l’exposition
Virginie Guffroy, conservatrice chargée des peintures, sculptures et objets d’arts
au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon,
et Amandine Royer, conservatrice chargée des arts graphiques
au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon.
Adam et Ève


Lucas Cranach l’Ancien (Kronach, 1472 – Weimar, 1553), Adam et Ève, vers 1508-1510
Peinture à l’huile sur bois de tilleul
Besançon, musée des beaux-arts et d’archéologie, inv. 896.1.54.1 et 896.1.54.2
© Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon
Cranach et son atelier réalisèrent plus de 50 variantes sur le thème d’Adam et Ève. Ces deux panneaux sont les premiers qu’il peint seul, quelques années après son installation en 1505 à Wittemberg, ville où réside Frédéric III dit le Sage, le prince-électeur de Saxe, qui le nomme peintre à la cour.
Dans l’épisode de la Bible qui raconte la création du monde et de l’humanité, Adam et Ève vivent nus au jardin d’Éden. Tentée par le serpent, Ève croque un fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, auquel Dieu leur avait interdit de toucher. C’est la source du péché originel dans la religion chrétienne.
Cranach rivalise ici avec les Adam et Ève d’Albrecht Dürer peints en 1507, qu’il vit probablement en visitant l’atelier de l’artiste lors d’un voyage à Nuremberg en janvier 1508. Il s’y réfère, avec ses figures presque grandeur nature, des postures proches, des corps naturalistes, sur deux panneaux à fond noir. Mais alors que chez Dürer, Adam et Ève ont l’air insouciant car la pomme n’a pas été croquée, chez Cranach l’irréparable est commis et leur expression est plus grave, montrant leur prise de conscience. Les recherches formelles que Cranach mène sur le corps humain sont également perceptibles dans ces panneaux, où l’on observe déjà l’accentuation des courbes du corps féminin (et qui seront accentuées systématiquement dans sa production ultérieure) et une exagération de la musculature du torse masculin.
Si le commanditaire des tableaux est inconnu – probablement un membre de la cour de Frédéric le Sage – on sait qu’ils firent partie de la collection Granvelle à Besançon au XVIe siècle. Dispersés sur le marché de l’art, ils furent rachetés par Jean Gigoux et légués au musée de Besançon en 1894.
L’Enlèvement d’Hélène

Maître MR (Michael Ribestein ?), Bavière (?), L’Enlèvement d’Hélène, vers 1530-1540
Peinture à l’huile sur bois
Nancy, musée des Beaux-Arts © Photo G. Mangin
L’enlèvement d’Hélène par Pâris, notamment décrit par Homère, est considéré comme le point de départ de la guerre de Troie. Comme dans la plupart des représentations des XVIe et XVIIe siècles, Hélène avance en toute cordialité avec son ravisseur. Derrière elle, le temple dédié à Vénus souligne cette entente et indique que cette peinture pourrait avoir été commandée à l’occasion d’un mariage projeté ou conclu, dans la continuité des représentations du XVe siècle italien représentant cet épisode sur des coffres de mariage ou des plateaux d’accouchée. Le lien avec l’Italie est également sensible dans le somptueux décor architectural et les figures fluides : la production de Michael Ribestein, dont le probable monogramme MR est lisible sur le coffre au premier plan, est très proche du romanisme flamand. La date de réalisation du panneau, partiellement lisible, est apposée sur l’architrave du temple, surmontant un médaillon arborant des armoiries qui nous renseignent sur les commanditaires, apparentés aux ducs de Bavière – certains d’entre eux revendiquaient une ascendance troyenne, comme nombre de familles régnantes en Europe, afin de s’enraciner dans un passé prestigieux et légitimer leur pouvoir.
Portrait de jeune femme

Georg Pencz (Westheim, vers 1500 – Wroclaw, 1550), Portrait de jeune femme, 1545
Peinture à l’huile sur toile
Grenoble, musée de Grenoble © Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
La date et le monogramme présents sur le bord droit du tableau nous indiquent que Georg Pencz a peint ce portrait en 1545. Après la mort d’Albrecht Dürer, Georg Pencz devient l’artiste le plus en vue à Nuremberg et réalise des tableaux d’histoire et des portraits. Les effigies de femmes sont une exception dans son œuvre : il n’en subsiste que trois, celui-ci étant particulièrement insolite par la rectitude du regard du modèle, rarissime dans les portraits de femme du XVIe siècle. Pour autant, il ne s’agit certainement pas d’un portrait isolé : les vêtements, la coiffure et le ruban passé autour de la taille indiquent qu’il s’agit d’une femme mariée. Ces détails portent donc à croire qu’il était complété par le portrait de son mari, tout comme la position du modèle légèrement décalée vers la gauche et qui se rapprocherait ainsi du portrait d’homme placé à son côté. La rareté de ce portrait tient aussi au fait qu’il ait été réalisé sur toile, alors même que la tradition picturale du nord-est de l’Europe nous donne plutôt à voir des peintures sur bois.
INFORMATIONS PRATIQUES
Quoi ?
Made in Germany. Peintures germaniques des collections françaises (1500-1550).
Cette exposition est organisée par le Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, en partenariat avec l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), le musée des beaux-arts de Dijon (exposition « Maîtres et merveilles ») et le musée Unterlinden de Colmar (exposition « Couleur, Gloire et Beauté « ).
Reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture (direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne – Franche-Comté), qui lui apporte à ce titre un soutien financier exceptionnel, elle est placée sous le haut patronage de Viola Amherd, Présidente de la Confédération suisse, d’Emmanuel Macron, Président de la République française, et de Frank-Walter Steinmeier, Président de la République fédérale d’Allemagne.
Commissariat scientifique commun aux trois expositions : Isabelle Dubois-Brinkmann, directrice du musée des Beaux-Arts et du musée historique de Mulhouse, et Aude Briau, doctorante en histoire de l’art (EPHE, PSL / Université d’Heidelberg), chargée d’études et de recherche à l’INHA
Commissariat pour l’exposition de Besançon : Virginie Guffroy, conservatrice chargée des peintures, sculptures et objets d’arts au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, et Amandine Royer, conservatrice chargée des arts graphiques au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon.
Où ?
Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon
1, place de la Révolution
25000 Besançon
www.mbaa.besancon.fr
Quand ?
Du 4 mai au 23 septembre 2024
Les lundis, mercredis, jeudis et vendredis de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 18h00.
Les samedis, dimanches et jour fériés de 10h00 à 18h00.
Fermeture les mardis.
Combien ?
Tarif normal : 8,60 euros
Tarif réduit : 4,30 euros
Gratuit pour les moins de 18 ans, les étudiants et sous conditions.
Ce tarif donne accès aux collections permanentes du musée et à l’exposition temporaire, ainsi qu’au musée du Temps et à la Maison natale de Victor Hugo..
Informations concernant les tarifs, notamment les conditions de réduction et de gratuité, sur www.mbaa.besancon.fr.
Comment ?
En prolongement de l’exposition, le musée propose un accrochage de dessins germaniques des XVe et XVIe siècles issus du cabinet d’arts graphiques du musée, dont deux de la main d’Albrecht Dürer. Par ailleurs, l’espace habituellement occupé par les peintures de Cranach sera occupé par un très bel ensemble de cinq dessins d’Hendrik Goltzius (1558-1617), grand artiste de la Renaissance nordique.
Le musée proposera également des visites guidées de l’exposition et des ateliers, à destination des familles, des enfants et des personnes en situation de handicap. Une série de conférences, un concert par les élèves du conservatoire et une nocturne dédiée à l’exposition (13 juin) viendront compléter la programmation culturelle du musée, dont le détail est disponible sur son site internet www.mbaa.besancon.fr.
Un catalogue fait le point sur le programme de recherche de l’INHA et les expositions de Dijon, Colmar et Besançon. Il est publié par l’INHA et les éditions Faton (416 pages, 39 euros).
