Fous de Dymphne
Monastère royal de Brou
5 avril – 17 août 2025
www.monastere-de-brou.fr
🇫🇷

PRÉSENTATION
Extraits du dossier de presse
Fous de Dymphne, étonnantes histoire d’une peinture flamande
Le monastère royal de Brou présente du 5 avril au 22 juin 2025 l’exposition « Fous de Dymphne, étonnantes histoires d’une peinture flamande ». Pour la première fois en France, le public pourra découvrir les éléments d’un retable monumental du début du XVIe siècle. Restauré avec soin pendant trois ans par La Fondation Phœbus (Anvers – Belgique), ce chef-d’œuvre a été réalisé par le petit-fils du célèbre maître flamand Rogier Van der Weyden. À travers huit panneaux peints, l’exposition raconte l’histoire fascinante d’une jeune irlandaise qui lutte pour sa liberté. Les installations vidéo qui complètent ce parcours dévoilent le destin mystérieux de cette peinture jusqu’à son incroyable restauration et l’univers foisonnant de la Renaissance flamande, dont le monastère royal de Brou est un précieux témoin.
Dymphne est représentative de ces nombreuses vierges martyres et figures féminines vertueuses, souvent représentées dans l’art des Pays-Bas vers 1500 : jeunes, belles, riches et intelligentes, elles sont mises à l’épreuve jusqu’à la mort par des tyrans diaboliques. L’histoire et les représentations de Dymphne résonnent avec les nombreuses saintes sculptées dans l’église de Brou, joyau de l’art « flamand » en France fondé par Marguerite d’Autriche. Les peintures de Goswyn Van der Weyden illustrent le style des artistes bruxellois et anversois du début du XVIe siècle, que l’on retrouve dans le décor du monastère de Brou.
Peint en 1504-1505 pour l’abbaye de Tongerlo en Belgique, ce retable était monumental : trois mètres de haut et six mètres de large une fois déployé. Les panneaux peints sur bois, dont parfois des deux côtés, formaient un ensemble impressionnant. Mais l’histoire de cette œuvre d’art est aussi tumultueuse que fascinante. Au fil des siècles, le majestueux triptyque a été scié, négligé, vandalisé, volé et vendu, pour finalement tomber dans l’oubli. Son acquisition par La Fondation Phœbus a marqué le début d’un ambitieux projet de restauration et de recherche scientifique sur trois ans. Depuis le printemps 2022, les huit panneaux du retable de Dymphne peuvent à nouveau être présentés au public.
Les huit peintures originales sont accompagnées d’installations vidéo et d’audioguides qui présentent l’œuvre de manière vivante. Elles permettent au public d’explorer le culte de sainte Dymphne et le processus de restauration du retable, véritable enquête scientifique. Au-delà de sa dimension artistique, l’exposition évoque à travers l’histoire de Dymphne des thématiques toujours actuelles : l’émancipation féminine, l’inceste, les violences faites aux femmes, le patriarcat ou encore l’exil forcé.
UNE SÉLECTION D’ŒUVRES
Proposées par Magali Briat-Philippe,
responsable du service des patrimoines, Monastère royal de Brou,
commissaire de l’exposition.
La demande en mariage

Goossen Van der Weyden, Le père de Dymphne la demande en mariage, vers 1505
Huile sur panneau
La Fondation Phoebus, Anvers © The Phoebus Fondation
L’œuvre raconte la vie de Dymphne, une princesse irlandaise du VIIe siècle. Après la mort de sa mère, le père de Dymphne se met à la recherche d’une nouvelle épouse, mais fait une fixation sur sa propre fille. Horrifiée par ses avances, Dymphne s’enfuit. Elle traverse la mer du Nord pour aller se cacher dans l’arrière-pays d’Anvers. Pourtant, même ici, elle n’est pas en sécurité. Son père la retrouve et, dans un accès de rage, la décapite.
Sur le premier panneau est représenté le baptême secret de Dymphne, fille du roi d’Irlande resté païen. Son confesseur Gerebernus, en bleu, la bénit. En arrière-plan à gauche, on voit la mère de la princesse mourir dans son lit, à l’intérieur du château. Sur la droite, le roi complote avec ses conseillers.
Nous présentons ici le deuxième panneau. On retrouve Dymphne, habillée d’une robe rose et coiffée à la mode des années 1500, face à son père le roi, richement paré. Celui-ci la demande en mariage, brandissant son sceptre de manière menaçante. Sa fille refuse poliment. À l’arrière-plan, arrivé sur la côte, il découvre qu’elle s’est enfuie.
La fuite vers Anvers

Goossen Van der Weyden , Dymphne et ses compagnons sur le point d’embarquer pour Anvers, vers 1505
Huile sur panneau
La Fondation Phoebus, Anvers © The Phoebus Fondation
Afin de fuir son père incestueux, Dymphne s’avance ici, confiante, vers une petite embarcation, malgré les craintes de son compagnon Gerebernus quant aux risques de ce long voyage à travers la mer du Nord. Leurs deux comparses ont les visages de donateurs du retable. Au loin, le peintre a représenté la ville d’Anvers telle qu’au XVIe siècle – ne connaissant pas son apparence au VIIe siècle, époque à laquelle la scène est sensée se passer.
Les panneaux suivants dépeignent la suite de l’histoire. Arrivée à bon port, Dymphne s’est réfugiée dans la forêt. Hélas un aubergiste reconnait les pièces irlandaises des espions royaux lancés à sa poursuite, qui découvrent ainsi sa cachette. Le roi, furieux du refus de sa fille de l’épouser, la décapite lui-même, lui tranchant la tête avec son épée. Dans l’une des variantes de cette histoire ancestrale, le Conte de peau d’âne raconté par Charles Perrault au XVIIe siècle, son père finit par accepter que la jeune fille lui échappe pour épouser celui qu’elle aime.
Bien des années après la mort de Dymphne, les habitants de Geel voient des anges voler dans le ciel. Ils fouillent à l’endroit indiqué avant de retrouver les deux sarcophages de Dymphne et Gerbernus, qu’ils transportent dans leur église. Elle attirera bientôt de nombreux pélerins en quête de guérisons miraculeuses.
Sainte Dymphne et sainte Lucie

Goossen Van der Weyden , Saintes Dymphne et Lucie, vers 1505
Huile sur panneau
La Fondation Phoebus, Anvers © The Phoebus Fondation
On reconnait ici les deux saintes à qui le commanditaire du retable avait dédié sa chapelle. Lucie, qui tient un livre ouvert, a le cou transpercé d’une épée. Quant à Dymphne, elle s’appuie sur un glaive en écrasant à ses pieds un démon symbolisant le mal.
Lucie – du latin « lux », lumière – dut elle aussi lutter contre un mariage forcé, alors qu’elle s’était vouée à la virginité. Le consul de l’empereur Dioclétien, après l’avoir fait violer dans un lupanar, lui fait passer une épée à travers la gorge, afin qu’elle meure lentement. Ses yeux lui sont ensuite arrachés.
En ce qui concerne Dymphne, sa mort tragique n’est que le début de l’histoire : elle devient au Moyen Âge la patronne des malades mentaux. La ville de Geel (Belgique) conserve aujourd’hui ses reliques. Cette cité est devenue au fil des siècles un lieu de pèlerinage unique, connu pour son approche novatrice des soins psychiatriques où les patients sont accueillis au sein des familles.
INFORMATIONS PRATIQUES
Quoi ?
Fous de Dymphne, étonnantes histoire d’une peinture flamande
Cette exposition est organisée et financée par la Ville de Bourg-en-Bresse, le Centre des monuments nationaux et La Fondation Phoebus (Anvers, Belgique).
Commissaire : Magali Briat-Philippe, responsable du service des patrimoines, Monastère royal de Brou.
Où ?
Monastère royal de Brou
63 boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse
www.monastere-de-brou.fr
Quand ?
Du 5 avril au 22 juin 2025. Prolongation jusqu’au 17 août 2025.
Tous les jours, sauf le 1er mai, de 9h00 à 18h00
Combien ?
Tarif plein : 11 euros.
Le billet donne accès à l’ensemble du monument et aux collections permanentes du musée des beaux-arts.
Les informations concernant les tarifs réduits et les conditions de gratuité, ainsi que la billetterie en ligne, sont disponibles sur le site du monastère royal de Brou.
Comment ?
Dans le cadre de l’exposition, l’équipe du monastère royal de Brou propose des visites guidées, des ateliers et des conférences. Le programme est disponible dans l’agenda du site internet du monument.
