EXPOSITION # 56

🇫🇷

Note : 5 sur 5.

Duplessis (1725-1802). L’art de peindre la vie.

En 2025, l’Inguimbertine a l’honneur de célébrer un enfant de Carpentras, Joseph Siffred Duplessis, né il y a 300 ans et devenu un maître incontesté du portrait à la cour du roi Louis XVI. Duplessis a su capturer l’essence de ses sujets avec une maîtrise et une sensibilité qui ont traversé les siècles. Les visiteurs seront particulièrement impressionnés par sa virtuosité à représenter les carnations des visages et les matières des habits. Reconnu par ses contemporains comme « le plus grand peintre en portrait du royaume », son talent pour saisir le caractère et l’essence de ses modèles sera mis en lumière à travers une sélection d’œuvres soigneusement choisies. Peindre et exposer des modèles connus était pour un portraitiste une nécessité pour faire valoir auprès du public sa valeur. Duplessis, dans ce souci, a exercé ses talents dans trois cercles, celui des gens de lettres, celui des savants et celui des artistes. En plus du célèbre portrait en pied qu’il fit de Louis XVI, deux autres sont entrés dans l’histoire de l’art : celui du compositeur autrichien Gluck, et celui de l’américain Benjamin Franklin dont le long séjour en France anime l’idéal d’un monde nouveau issu des Lumières.
Ses œuvres, présentes dans les plus grands musées du monde, témoignent du génie artistique de Duplessis. L’exposition réunira, parmi les 200 tableaux qu’il a peints, une soixantaine d’œuvres provenant de collections prestigieuses telles que le Metropolitan Museum of Art de New York, le Nelson-Atkins Museum of Art de Kansas City, le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa, le Château de Versailles et le Musée du Louvre. Elle offre aussi l’occasion à l’Inguimbertine de valoriser la richesse de ses collections, détenant notamment le plus important fonds public de l’artiste, soit 22 tableaux et dessins, en plus des deux seuls tableaux religieux aujourd’hui conservés dans la cathédrale Saint-Siffrein de Carpentras. Ces pièces maîtresses permettront de découvrir ou redécouvrir la virtuosité de Duplessis, notamment son rôle de portraitiste officiel de Louis XVI. Cette première exposition rétrospective de ce maître du portrait sera accompagnée d’un catalogue de l’œuvre de Duplessis recensant près de deux cents tableaux (publié chez Lienart éditions).

Note : 5 sur 5.

UNE SÉLECTION D’ŒUVRES

Proposée par Jean-Yves Baudouy,
directeur de la bibliothèque-musée l’Inguimbertine à l’hôtel-Dieu
et Xavier Salmon, directeur du département des Arts graphiques au Louvre,
commissaire de l’exposition.

N.B. : les textes de Jean-Yves Baudouy sont complétés par des extraits du catalogue rédigé par Xavier Salmon.

Note : 5 sur 5.

Autoportrait

Joseph Siffred Duplessis, Autoportrait (détail), 1780
Huile sur toile, h. 59 x l. 49 cm
Signé et daté, au centre à gauche : « JS Duplessis/peint par luy même/1780 »
Carpentras, Bibliothèque-musée Inguimbertine, inv. 2009.0.4
© Cliché Bruno Preschesmisky

Joseph Siffred Duplessis (Carpentras, 1725 – Versailles, 1802) a été un portraitiste de renom, ayant peint les grandes figures de la cour de Louis XVI, à commencer par les portraits officiels du nouveau souverain en 1776 ou ceux de Benjamin Franklin, un des pères de la nation américaine. On reconnaissait dans ses portraits la qualité essentielle de rendre compte du caractère du sujet et on soulignait son talent à représenter les carnations. Marqué par sa formation à Rome auprès de Pierre Subleyras, il réalise quelques tableaux d’histoire pour la cathédrale de Carpentras après son retour en 1748. Installé à Paris dès 1752, c’est dans le portrait qu’il connaît la notoriété dans les années 1770 et 1780, répondant aux commandes de la cour, des personnalités de la vie politique, culturelle, scientifique parisienne et comtadine. Après la Révolution, il finit sa vie comme conservateur au château de Versailles. Duplessis a peint cet autoportrait alors qu’il est au sommet de sa carrière. Il se représente souriant, le teint rose, le regard vif, dans une veste en soie scintillante, y démontrant sa maîtrise technique et son talent à dresser un portrait psychologique vrai. [JYB]

« On peut aisément imaginer combien Duplessis tira orgueil d’avoir été choisi pour fixer les traits de personnages aussi célèbres et d’être encensé pour la ressemblance avec laquelle il les avait dépeints. Il y avait à l’évidence de quoi être grisé. Pour autant le maître ne se reposa pas sur ses lauriers et poursuivit son travail en plaçant à nouveau son pinceau au service de ceux et celles qui s’illustraient par leur talent personnel. Au Salon de 1781, l’artiste franchissait le pas en révélant à la foule son propre visage (numéro 76 du livret). Signée et datée, l’œuvre avait été peinte l’année précédente et fut offerte à la ville natale du maître en 1816 par sa veuve. Duplessis y paraît au faîte de sa renommée. L’homme n’a pas choisi de se présenter en peintre, mais en gentilhomme. Il porte perruque, ainsi qu’un habit de couleur prune où les brandebourgs le disputent à la dentelle et dont la doublure est faite de fourrure blanche. L’attention s’est bien évidemment portée sur le visage, dont les traits ont été soigneusement décrits et répondent à la réalité. On peut le mesurer grâce au certificat de résidence établi en 1792 à Carpentras. De 5 pieds 3 pouces de haut, soit environ 1,71 mètre, Joseph Siffred avait les yeux gris-bleu, le nez un peu large et les narines ouvertes, la bouche à lèvres épaisses, le menton petit, le front découvert, le visage plus rond que long. À en croire l’abbé Olivier-Vitalis, qui se disait le cousin du peintre, le portraitiste était à ce point fier de son autoportrait qu’il revêtit l’habit dans lequel il s’était représenté et alla se placer au Louvre auprès de son tableau afin que les visiteurs puissent à loisir mesurer combien il avait su être fidèle à la réalité »
(Xavier Salmon, Joseph Siffred Duplessis. Le Van Dyck de la France, édition Liénart – bibliothèque-musée Inguimbertine, à paraître, juin 2025, p.158-160).

Note : 5 sur 5.

Benjamin Franklin

Joseph Siffred Duplessis, Benjamin Franklin (1706-1790), 1778
Huile sur toile, h. 72,4 x l. 58,4 cm
Signé et daté : « J. S. Duplessis / pinxit 1778 »
The Metropolitan Museum of Art, New-York (États-Unis), inv. 32.100.132
© The Friedsam Collection, Bequest of Michael Friedsam, 1931,
The Metropolitain Museum of Art, New-York

Benjamin Franklin a séjourné à Paris de 1776 à 1785 pour solliciter le soutien de la France dans la guerre d’indépendance des États-Unis. En 1778, son hôte à Passy, Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont, commande à Duplessis le portrait du père de la nation américaine. Le maître peint deux versions. Dans celle présentée au Salon de 1779, Franklin est représenté dans toute sa vérité et simplicité, sans fard, avec son vêtement rustique rouge à col de fourrure. L’autre version le figure en habit gris. Le peintre exécute plusieurs répliques de ces portraits pour répondre à la grande popularité du modèle et fait tirer une estampe commercialisée à Paris dès 1779. À partir de 1929, ce sont les œuvres de Duplessis qui seront choisies pour reproduire les traits de Franklin sur les billets de 100$. [JYB]

« Avec toujours le même souhait de s’illustrer en exposant les portraits de personnalités connues, Joseph Siffred Duplessis livrait au public en 1779 les traits d’un des étrangers les plus célèbres de Paris, Benjamin Franklin (1706-1790). Comptant parmi les signataires de la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, ratifiée le 4 juillet 1776, le savant était arrivé dans la capitale le 21 décembre de la même année, accompagné par les diplomates Silas Deane et Arthur Lee, afin de solliciter le soutien de la France dans la guerre qui opposait les colonies américaines à la Grande-Bretagne. Précédé par sa réputation, Franklin frappa aussitôt les esprits par la façon dont il cultivait la simplicité : contrairement aux habitudes des ambassadeurs, il était vêtu sans aucune ostentation, n’arborant ni perruque poudrée, ni épée. En février 1778, l’accord signé avec la France assurait à la jeune république américaine une première reconnaissance officielle ainsi qu’une alliance militaire et économique pour soutenir la guerre d’indépendance.
Recherché et reçu par le Tout-Paris, Franklin s’était installé en février ou mars 1777 dans l’hôtel de Valentinois, à Passy, à l’invitation de son propriétaire Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont (1725-1803), financier tout acquis à la cause de l’indépendance américaine qui paya massivement armes, uniformes et approvisionnement pour les combattants américains. Ce fut Le Ray de Chaumont qui commanda en 1778 le portrait de Franklin à Duplessis. Lors de l’exposition de l’œuvre au public en 1779, le livret du Salon prenait en effet soin de préciser qu’elle appartenait au « Cabinet de M. de Chaumont » (numéro 128). Comme pour l’effigie de Gluck, le portraitiste avait fait graver le tableau peu de temps avant qu’il ne soit exposé au Salon. L’estampe, dont l’exécution fut confiée à Juste Chevillet (1729-1802), était annoncée par la Gazette de France le 16 juillet 1779. Il s’agissait pour Duplessis d’en tirer quelque profit car il en assurait directement la vente cour du Louvre à 3 livres l’épreuve, et bien entendu de faire plus largement connaître son œuvre. Le portrait original est aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum of Art, à New York.
Signé, situé et daté au milieu à droite « J. S. Duplessis / pinx.parisis / 1778 », il présente le modèle à mi-corps, les cheveux au naturel, vêtu d’un manteau doublé à col de fourrure et d’un gilet, tous deux de couleur brique. L’œuvre a conservé son exceptionnel encadrement richement sculpté où un cartel désigne Franklin comme « L’Homme » (Vir). Au Salon, ce détail n’avait pas été sans frapper les esprits. Les Mémoires secrets font ainsi mention du portrait en précisant qu’il répond à sa courte devise, Vir. Dans sa correspondance avec la margravine de Bade, Du Pont de Nemours indiquait aussi : « Ce n’est pas assez de dire que Franklin est beau ; il faut dire qu’il a été un des plus beaux hommes du monde et qu’on n’en connaît pas de son âge qui lui soit égal. Toutes ces proportions annoncent la vigueur d’Hercule et, à soixante et quinze ans, il a encore de la souplesse et de la légèreté. Son large front peint les fortes pensées et son col robuste la fermeté de son caractère. Il a dans les yeux l’égalité de l’âme et sur les lèvres le rire d’une inaltérable sérénité. Il ne paraît pas que le travail ait jamais fatigué ses nerfs. Il a des rides gaies ; il en a de tendres et de fières ; il n’en a pas une de laborieuse. On voit qu’il a plus conçu qu’étudié, qu’il a joué avec les sciences, les hommes et les affaires. Et c’est encore presque en jouant qu’au déclin de ses ans il travaille à fonder la plus imposante république. On a mis au bas de son portrait cette laconique inscription : Vir. Il n’y a pas un trait de sa figure ni de sa vie qui la démente. » Pour le Mercure de France, Franklin s’imposait en père fondateur, célèbre dans les mémoires de sa patrie qui lui devait sa liberté. Auteur du Coup d’œil sur les ouvrages de peinture […] exposés au Sallon, Jean-Baptiste Gabriel Alexandre Grosier partageait cet avis. L’homme l’avait assurément emporté sur l’œuvre, chacun reconnaissant cependant l’indéniable ressemblance saisie par le portraitiste. Duplessis avait en fait peint deux versions du portrait, l’une où le modèle paraît en habit rouge à col de fourrure, l’autre où il est vêtu de gris. Sur les deux versions le visage est identique. Chacune est connue par plusieurs exemplaires de plus ou moins grande qualité. Longtemps, il a été considéré que le portrait au col de fourrure était antérieur à celui où Franklin porte un habit gris. La plus belle version du portrait en gris est en effet le pastel qui fut offert le 13 mai 1908 à la New York Public Library par John Bigelow, biographe de Benjamin Franklin. Bien qu’il ne porte ni signature, ni date, ce pastel est généralement considéré comme ayant été peint en 1783 et le donateur avançait qu’il avait été offert en 1785 par Franklin à son voisin et ami proche, Louis Guillaume Le Veillard, qui était maire de Passy. Bigelow avait semble-t-il acquis l’œuvre en 1867 auprès d’un descendant par ligne collatérale de Le Veillard lorsqu’il était en poste à Paris. Dans son récent inventaire des tableaux français du XVIIIe siècle conservés au Metropolitan Museum of Art à New York, Katharine Baetjer a souligné combien la datation du pastel était sujette à caution. Dès 1962, dans l’ouvrage qu’il consacra aux portraits de Franklin, Charles Coleman Sellers fut le premier à défendre l’hypothèse que l’effigie de la New York Public Library précédait le portrait au col de fourrure.
Deux miniatures d’après le portrait en habit gris avaient été peintes dès 1779 et invalidaient donc la date assignée de 1783. Baetjer indique aussi que la récente radiographie du portrait au col de fourrure révèle que l’œuvre a été transformée par Duplessis. Dans un premier temps, le maître avait effectivement peint une cravate blanche de linon en tous points identique à celle de l’effigie en habit gris. Cravate, visage et attitude ne présentaient en premier lieu que très peu de différences avec le pastel et les autres versions à l’habit gris. Ce n’était donc que dans un second temps que le portrait avait été modifié. Le pastel pouvait donc fort bien avoir été l’œuvre pour laquelle Franklin avait effectivement posé, puis celle qui avait été utilisée pour peindre en 1778 la toile au col de fourrure et les autres exemplaires livrés par l’atelier. Un autre indice vient à notre sens entériner une telle hypothèse. À l’occasion du Salon de 1779, Jean-Baptiste Radet (1752-1830) avait fait paraître à Paris le texte Ah! Ah! Encore une critique du Sallon! Voyons ce qu’elle chante. Aux derniers les bons!, dans lequel il indiquait au sujet de Duplessis : « Des portraits de la plus exacte ressemblance, & supérieurement peints, voilà M. Duplessis. Celui de Monsieur est parlant, mais un peu gris ; celui de Franklin a le même mérite & le même défaut. Ce portrait en veste de satin blanc, est plein d’âme & de vie ; il n’y manque qu’un degré de coloris pour être digne de Vandyck. » La mention de la veste de satin blanc a de quoi surprendre, surtout si l’on considère que le portrait exposé était celui au col de fourrure dont le cadre portant le mot « vir » avait été remarqué par deux autres critiques. Radet mélangeait-il les portraits et ne se souvenait-il plus de l’habit brique porté par Franklin, ou bien avait-il eu l’occasion de voir un exemplaire du portrait à l’habit gris et le confondait-il avec l’œuvre montrée au Salon ? »
(Xavier Salmon, Joseph Siffred Duplessis. Le Van Dyck de la France, édition Liénart – bibliothèque-musée Inguimbertine, à paraître, juin 2025, p.151-154).

Note : 5 sur 5.

Madame Hue

Joseph Siffred Duplessis, Madame Hue, épouse du peintre Jean-François Hue (1757-1823), 1781
Huile sur toile, h. 79,5 x l. 64 cm
Collection Speek-Art, Belgique
© Courtesy galerie Didier Aaron & Cie, Paris

Cette jeune femme portant un carton à dessin est supposée être mMdame Hue dont le portrait fut présenté au Salon de 1781. Elle est l’épouse du paysagiste Jean-François Hue qui fut élève de l’Avignonnais Joseph Vernet, ami fidèle de Duplessis depuis leur séjour romain. Dans ce tableau intime, le portraitiste atteint un sommet dans son art de capter la vie. [JYB]

« Au Salon [de 1781], l’effigie de Thomas n’avait pas été la seule à se faire remarquer. Celle de « Madame Hû » (numéro 73 du livret) avait été également jugée d’un goût et d’une ressemblance parfaits. Belleudy regrettait que les commentateurs n’aient donné aucun détail permettant de l’identifier, mais l’œuvre est réapparue il y a quelques années et appartient aujourd’hui à une collection particulière étrangère. On s’accorde à y reconnaître l’épouse du peintre Jean-François Hue (1751-1823). Paysagiste formé dans les ateliers de Louis-Philippe Crépin, Gabriel François Doyen et surtout Joseph Vernet, il venait d’être agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture lorsque son épouse posa pour Duplessis. Le jeune artiste y fut reçu en 1782 comme peintre de paysages en présentant une Vue de la forêt de Fontainebleau (Châtillon-sur-Seine, musée du Châtillonnais) avant de séjourner à Rome entre 1785 et 1786. Dans son admirable portrait, Mme Hue paraît avec un carton à dessins contenant des feuilles de papier bleu. Elle est vêtue de manière assez simple d’une chemise blanche au décolleté carré souligné d’un ruban plissé. Le bas des manches s’agrémente d’un large bandeau dont le plissé est maintenu à l’aide d’un nœud rose. Les dégradés de blanc tranchent sur le ton plus sombre du casaquin accordé à la jupe. La tenue répond parfaitement aux moyens d’un jeune ménage dont la fortune restait limitée. Le visage est traité avec la plus grande délicatesse, le maître restituant le ton des chairs en estompant sa touche. Face aux œuvres exposées en 1781, la critique avait une nouvelle fois souligné les mérites du maître de Carpentras. Le portrait de Mme Hue y avait sans doute largement contribué. Le Journal de Paris concédait qu’il était difficile de « mieux faire la ressemblance et de mieux imiter les étoffes », tout en appelant à donner plus de transparence aux ombres. L’auteur anonyme de La Patte de velours rappelait que la réputation du peintre était faite et son talent connu. Paru à Florence, La Vérité, critique des tableaux exposés au Salon du Louvre en 1781 ajoutait : « […] vous répandez de la vapeur dans vos fonds, vous y mettez de l’accord, et vous évitez par là le dur des tableaux à beau satin. Aussi, monsieur, malgré les acclamations et les grands cris du public : Ah ! le beau satin ! je n’hésite point à vous rendre la justice qui vous est due. Vous êtes, sans contredit, le plus grand peintre en portrait du royaume ; vous êtes certainement le Van Dyck de la France ; mais un moment, vous êtes encore loin du véritable Van Dyck. » À ce bémol, Panard au Sallon rétorquait par quelques vers : « C’est la Nature, / Duplessis, dont tu rends les traits ; / Trompé par ta douce imposture, / On dit, en voyant tes portraits : / C’est la nature. » Si l’effigie de Mme Hue offre toutes les qualités des œuvres de la maturité, elle n’est pas non plus dépourvue de l’empathie que pouvait créer le sentiment d’appartenance au milieu des peintres, où Duplessis trouvait tant de satisfaction et d’accomplissement. Le modèle paraît sans affèterie dans toute la réalité d’un jeune couple qui, soutenu par Joseph Vernet, un ami de longue date pour Joseph Siffred, s’engageait dans l’aventureuse destinée de la peinture »
(Xavier Salmon, Joseph Siffred Duplessis. Le Van Dyck de la France, édition Liénart – bibliothèque-musée Inguimbertine, à paraître, juin 2025, p.163-165).

Note : 5 sur 5.

INFORMATIONS PRATIQUES

Quoi ?
Duplessis (1725-1802). L’art de peindre la vie.
Cette exposition est organisée par la Bibliothèque-musée L’Inguimbertine à l’hôtel-dieu, à Carpentras.
Commissaire : Xavier Salmon, directeur du département des Arts graphiques au Louvre,

Comment ?
Dans le cadre de l’exposition, l’équipe de la bibliothèque-musée propose des visites guidées, des visites en famille, ainsi que des visites thématiques. Le programme est disponible dans l’agenda du site internet de L’Inguimbertine.
Le catalogue, dont nous citons ici des extraits, est rédigé par Xavier Salmon et intitulé Joseph Siffred Duplessis. Le Van Dyck de la France. Co-édité par les éditions Liénart et L’Inguimbertine, il sera publié le 26 juin (224 pages, 140 illustrations, 35 euros).