EXPOSITION # 05

🇫🇷

Note : 5 sur 5.

Le Palais Lumière et son dôme vitré bordant le Léman est le lieu idéal pour présenter l’œuvre d’un artiste qui a fait de l’eau et de la lumière un thème central. Du 17 décembre 2023 au 21 avril 2024, on redécouvre de façon singulière l’œuvre de Félix Ziem (1821-1911), peintre-voyageur pré-impressionniste et orientaliste. Homme universel, il symbolise, dans sa quête d’une nature idéale, l’ouverture au monde. L’exposition invite au rêve et à l’évasion avec des peintures représentant Venise, Saint-Pétersbourg, Constantinople ainsi que Marseille, Martigues, Paris… Ces tableaux aux lumières chatoyantes sont accompagnés de carnets, de croquis, de dessins et d’aquarelles. Le tout contextualisé par des extraits de musique contemporaine, de films d’époque et de documentaires. Une des volontés des commissaires d’exposition est de créer un pont entre les pratiques artistiques et les sociétés d’hier et d’aujourd’hui… Croiser les regards et les techniques pour provoquer un choc esthétique, intellectuel et émotionnel !

La quasi-totalité des œuvres exposées provient du legs de l’artiste au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Des peintures qu’il avait donc sélectionnées lui-même avant sa mort pour passer à la postérité. Le parcours de l’exposition dévoile, à travers les lieux qui l’ont marqué, tous les pans de sa vie. En présentant des œuvres majeures de ce peintre-voyageur ainsi que des pièces plus rares provenant du fonds d’atelier et permettant de comprendre le travail de l’artiste, Charles Villeneuve de Janti et William Saadé, commissaires de l’exposition, entendent proposer un regard nouveau sur ce peintre et sur son travail.

Peintre des ciels méditerranéens et d’un Orient des Mille et Une Nuits, Félix Ziem fut un artiste nomade, inclassable, excentrique. Fils d’un tailleur d’habits émigré de Pologne, il choisit d’abord d’étudier l’architecture aux Beaux-Arts de Dijon avant de rompre brusquement avec l’école et avec son père. Il débute sa longue et prolixe carrière dans les années 1840 en découvrant, ébloui, la Méditerranée puis Venise. Grand voyageur, ami des peintres de Barbizon, admirateur du Lorrain et de Turner, Ziem occupe une place originale dans l’art du XIXe siècle. Il a su séduire une large clientèle qui aimait rêver de Venise ou de Constantinople devant ses toiles.

Note : 5 sur 5.

UNE SÉLECTION D’ŒUVRES

présentées par les commissaires de l’exposition

Charles Villeneuve de Janti
conservateur général du patrimoine,
directeur des musées nationaux Jean-Jacques Henner et Gustave Moreau
et William Saadé
conservateur en chef honoraire du patrimoine,
conseiller artistique du Palais Lumière,

Félix Ziem (1821-1911). « Constantinople, Sainte-Sophie au soleil levant ». Huile sur toile, entre 1870 et 1890. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais. © Ville de Paris.

Félix Ziem songe à se rendre à Constantinople dès 1855, mais les conflits dans la région, à l’occasion de la guerre de Crimée, l’en empêchent. C’est finalement à la mi-juin de l’année suivante, qu’il embarque à Marseille pour atteindre les rives du Bosphore le 18 juillet. Il arpente seul Istanbul, se mêle à la foule à l’ombre des coupoles et des minarets. Son séjour se prolonge jusqu’au 20 septembre 1856,
De retour à Paris, ses premières toiles directement inspirées de ce voyage en Orient sont présentées aux Salons de 1857 et 1859. Il décline inlassablement la silhouette de Sainte-Sophie, hérissant l’arrière-plan des vues d’Istanbul de minarets et de coupoles. La Corne d’Or ainsi réinventée est prétexte à toutes les variations atmosphériques.

Ziem Félix (1821-1911). « Rentrée des pêcheurs à Martigues ». Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais. © Ville de Paris.

À vingt ans, Ziem abandonne ses études d’architecture à Dijon et part à la découverte du Midi en descendant la vallée du Rhône par étapes jusqu’en Arles puis à Martigues où il séjourne dès 1841. C’est là que va s’affirmer sa vocation de peintre tandis que le port de Marseille lui donne le goût des voyages et de l’exotisme. Face à l’étang de Berre, Ziem forme le projet de créer « une marine méridionale entre Claude Lorrain et Rembrandt ». Dans le jardin de son atelier de Martigues, le peintre installe des maquettes de mosquées qui servent de modèles pour ses toiles orientalistes. Ce bain de lumière méditerranéenne s’associe ainsi aux souvenirs d’Orient dont Ziem reconstitue l’enchantement sur ses toiles.

Félix Ziem (1821-1911). « Venise, la place Saint-Marc, inondation ». Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais. © Ville de Paris.

Le nom de Ziem est à jamais indissociable de la Sérénissime. Depuis son premier séjour dans la cité des Doges en 1842, jusqu’en 1911 où une copie du lion de Saint-Marc est placée sur la tombe du maître au cimetière du Père-Lachaise, Venise a fait battre le cœur du peintre. La ville lui inspira ses plus belles toiles et lui offrit même quelques conquêtes amoureuses, comme Lina, sa maîtresse, « aussi belle qu’irascible » selon le critique Pierre Miquel. Ziem effectue près de vingt séjours à Venise. Il y loue fréquemment des embarcations qu’il fait aménager en ateliers flottants, afin de pouvoir peindre la ville sur l’eau et ainsi choisir les points de vue les plus pittoresques offrant de beaux effets de lumière.

Note : 5 sur 5.

INFORMATIONS PRATIQUES

Quand ?
Du 17 décembre 2023 au 21 avril 2024.
Du mercredi au dimanche de 10h00 à 18h00.
Le lundi et le mardi de 14h00 à 18h00.