Portrait de Juana Romani, par Ferdinand Roybet
Musée Roybet Fould
Courbevoie, France
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Ferdinand Roybet (1840-1920), Portrait de Juana Romani, vers 1890
Huile sur bois
Courbevoie, musée Roybet Fould, Inv. 2020.4 © Ville de Courbevoie
Texte : Marie Vancostenoble, assistante de conservation et régie des œuvres, musée national Jean-Jacques Henner, Paris.
N.B. : ce texte est issu du catalogue de l’exposition Elles, les élèves de Jean-Jacques Henner, présentée au musée national Jean-Jacques Henner à Paris du 28 novembre 2024 au 28 avril 2025, p. 174.
Juana Romani (1867-1923) est ici représentée par son second maître, le peintre Ferdinand Roybet. Elle le rencontre au début des années 1880 et pose pour sa première composition de La Main chaude en 1884 (Buenos Aires, Museo Nacional de Bellas Artes)[1]. Comme avec Henner, c’est par ce contact privilégié que la jeune femme devient élève de l’artiste. Elle sera grandement influencée par le travail de son mentor, en témoignent son intérêt pour le costume et l’atmosphère espagnolisante diffusée dans ses œuvres.
Dans ce portrait réalisé vers 1890, Roybet semble marquer le passage du statut de Juana Romani de modèle à peintre affirmée. Comme pour Hortense Bücher, elle n’est pas mise en scène dans un costume ou à demi nue, ce qu’on pourrait attendre d’un modèle. La masse formée par son habit, son chapeau et ses cheveux, mettent ainsi en valeur son visage, et de fait son identité propre. Le menton haut et le regard droit, Juana Romani « tient tête » au spectateur comme pour le convaincre de la regarder pour ce qu’elle est, une artiste à la carrière prometteuse.
NDLR : vous pouvez retrouver d’autres œuvres exposées dans le cadre de l’exposition Elles, les élèves de Jean-Jacques Henner, dans le contenu qui lui a été consacré. Le troisième tableau sélectionné est une œuvre de Juana Romani intitulée Desdémone, également conservée au musée Roybet Fould de Courbevoie.
[1] LAGRANGE Marion, Ferdinand Roybet, « maître-amant » de Juana Romani ?, dans cat. exp. VELLETRI, 2017, p.38
