Dinan, le port, par Isidore Dagnan
Musée de Dinan
Dinan, France
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🇫🇷

Isidore Dagnan, Dinan, le port, 1835
Huile sur toile, 124 x 167 cm
Coll. Musée de Dinan (n°1989.13.01)
Œuvre acquise en 1988 (avec l’aide du F.R.A.M. et de la S.A.M.B.)
Restaurée en 2017 (avec l’aide du F.R.A.R.)
© Ville de Dinan
Texte : Elsa Le Borgne, médiatrice culturelle, musée de Dinan.
Isidore Dagnan, né à Marseille en 1788, dans une famille de négociants, se destine à une carrière dans le droit. Malgré les ambitions de ses parents, à partir de 1813, il s’oriente avec succès vers une carrière artistique et plus précisément dans le domaine de la peinture de paysage. Il se forme à l’École des beaux-arts de Marseille et séjourne plusieurs fois à Rome. Il voyage aussi dans de nombreuses villes de France où il réalise des tableaux de paysage, mettant en scène des vues pittoresques baignées d’une douce lumière nacrée. La grande maîtrise des règles de composition, la superposition des plans et les effets de perspective de ses tableaux créent une atmosphère générale harmonieuse et poétique, propice à la rêverie et au goût du voyage, en vogue à l’époque. Les éléments d’architecture sont magnifiés par le travail de la lumière et la présence d’éléments naturels comme l’eau des rivières, les reliefs des collines et la végétation. Isidore Dagnan effectue plusieurs envois de tableaux au Salon de Paris, où son travail est régulièrement distingué. Il reçoit plusieurs médailles, ainsi que la Légion d’honneur en 1836.
En 1835, il séjourne en Bretagne et réalise ce tableau intitulé Dinan, le port, qui offre un panorama exceptionnel sur le port au premier plan et la cité médiévale, sur les collines dans le lointain. Dans cette représentation idéalisée, les éléments d’architecture, maisons et monuments sont éclairés par une fine lumière crépusculaire. La rivière de la Rance, largement présente au premier plan, se perd dans des méandres sinueux offrant une belle profondeur à l’ensemble de la composition. Sur la Rance, quelques petits gréements témoignent de l’activité portuaire, notamment du transport maritime de marchandises, entre Dinan et Saint-Malo. Plus loin, les maisons à séchoir des tanneurs évoquent l’activité artisanale ancestrale qui a fait la richesse du pays de Dinan. Les quais sont parsemés de silhouettes humaines suggérant l’activité bouillonnante d’une ville dynamique. Ce tableau, présenté au Salon de 1837, fait connaître la ville de Dinan au public parisien.

Isidore Dagnan, Dinan, le port, 1835 [Partie centrale]
Coll. Musée de Dinan (n°1989.13.01) © Jean Enders
